Hyper mobilité et valeur travail : le siècle qui bouscule nos jobs !

Un constat général semble s’établir sur la difficulté croissante que rencontrent les entreprises à appréhender ce que souhaitent les nouvelles générations. Un autre émerge parallèlement sur la nécessité de prendre en compte l’impact de l’entreprise sur l’environnement, modifiant ainsi en profondeur son organisation et tout ce qui peut être accompli collectivement. L’humain s’adapte et évolue sous les contraintes imposées par un monde parfois hostile dans lequel il tente de survivre, mais nous sommes désormais convaincus que l’activité humaine, et plus encore l’activité économique des hommes, ont et auront un impact majeur sur les équilibres de la planète. Quelles sont les tendances de cette modification profonde dans notre manière de travailler ensemble ?

 

1 – Quand la mobilité devient un enjeu complexe et essentiel

 

La densification des villes et leur expansion géographique rendent les déplacements complexes et coûteux en ressources : vers moins de déplacements évitables et, en conséquence, beaucoup plus de Home Office. Travailler à la maison est sur le point de devenir la norme dans les grandes métropoles et les villes de province. Très bientôt, il faudra en être capable, se familiariser au webinar, aux réunions virtuelles via Skype, au partage de documents et de missions, via Notion, Google Drive ou tout autre outil du cloud. Une bonne connexion à internet, un ordinateur récent, et le salarié pourra accomplir l’essentiel de son travail depuis chez lui. Ces pratiques exigent une certaine souplesse, une capacité à être autonome et pour autant impliqué, que beaucoup doivent acquérir.

 

Aussi certaines entreprises investissent de lourds moyens pour développer et mettre en œuvre les outils et les formations qui vont contribuer à rendre les personnels capables de travailler à la maison. La plateforme 3DEXPERIENCE développée par Dassault Systèmes, va dans ce sens en permettant de créer et de retrouver partout et sur tous les appareils, son propre environnement de travail. Partager et agir avec tous les membres d’une même équipe devient alors une norme. « Les jeunes n’ont plus d’intérêt pour la fonctionnalité. Ils s’inscrivent dans des rôles, des missions. C’est pour eux une évidence que de travailler sur une plateforme sociale et collaborative », déclare Romain Faucher, Technical Sales Director pour Dassault Systèmes Eurowest.

 

2 – La mobilité des jobs a-t-elle tué la carrière ?

 

Au cours du vingtième siècle, le niveau de formation a constamment progressé. Alors même que les emplois sont devenus essentiellement tournés vers l’exécution de tâches, nous avons perdu le goût de l’emploi à vie. L’ennui au travail est l’une des principales causes du mal-être ressenti et exprimé par la population active. Les suicides, les burn-out aussi violents qu’inattendus sont désormais dans les conversations de toutes les familles. Non que notre pays connaisse le plein emploi, mais bien parce qu’il n’est plus acceptable de ne pas trouver de sens au travail effectué pour une entreprise.

 

Dès lors, le salarié du 21ème siècle est sujet à la bougeotte ! Il passe d’un job à l’autre, avec envie et espoir de progrès mais avant tout pour s’épanouir. D’après une étude IFOP d’avril 2018, 64% des salariés pensent changer au minimum 3 fois d’emplois au cours de leur vie professionnelle. Plus de la moitié se préparait à vivre une mobilité dans les 2 à 5 ans.

 

Maintenir des personnels dans des emplois peu ouverts sur le monde, et souvent sans formation permettant d’évoluer, devient difficile voire impossible. Le modèle des start-up accentue cet effet bien-être, car elles sont fondées, en général, par des personnes qui ne veulent plus tout sacrifier à la réussite professionnelle ou financière. Même si l’énorme majorité des emplois ne sont pas proposés par des start-up, l’influence de leur modèle est entrée jusqu’au cœur des sociétés du CAC40. L’ambiance au travail est un atout majeur pour le recrutement dans les grandes entreprises. Etre reconnue « Great Place to Work » est devenu un objectif de développement d’une entreprise moderne. Beaucoup préfèrent un job moins payé mais accompli au sein d’une entreprise veillant au bien-être de ses employés. Beaucoup aussi sont prêts à partir pour une herbe plus verte. Une enquête plus récente indique que près de 66% des salariés en Ile de France, souhaiteraient quitter la région et trouver du travail ailleurs, pour profiter d’une meilleure qualité de vie. Ils sont prêts à changer de métier, d’entreprise et de région de résidence si cela leur permet une vie plus agréable.

 

3 – Nous ne travaillerons plus ensemble… mais à distance !

 

Dès lors que nous acceptons de travailler depuis chez nous, nous sommes contraints d’apprendre à travailler au travers de nos écrans et de nos téléphones. Le cloud nous permet par ailleurs de partager tous nos dossiers, toutes nos réflexions, nos planning compris. Mais comment les salariés sont-ils préparés à cette dé-socialisation partielle du travail ? Comment entretenir de bonnes relations avec son équipe lorsqu’on ne leur envoie que des emails ou des messages WhatApps ? La distance aux autres, est un sujet de cohésion pour les entreprises, qui continuent d’ailleurs de réunir leurs troupes pour de grandes messes occasionnelles ayant pour objectif de souder les collectifs. Les managers organisent de leur côté, des sorties ou activités pour leurs teams dans ce même esprit, tant il est apparent que rares deviennent les moments où tous sont ensemble. Externaliser à outrance participe à la distanciation des relations de travail.

 

On comprend pourquoi le « vivre ensemble » souffre et en conséquence pourquoi le sentiment d’isolement, de solitude grandit au sein des entreprises. Si la valeur travail est moins haut placée dans le cadre de vie des jeunes générations, c’est probablement parce que l’essentiel de leur vie sociale se déroule à l’extérieur de leurs bureaux. L’engouement prodigieux pour le gaming et le e-sport souligne cette volonté d’échapper à la rigidité des structures traditionnelles et une fascination pour la fantaisie du virtuel. Devenus digitalisés, les salariés vivent à distance et dans des mondes parallèles. Ils ont néanmoins besoin de se retrouver pour conserver un sentiment d’appartenance à une communauté. Le manager de demain est un leader de tribu. « Il doit aussi être un facilitateur et un garant de la liberté individuelle », ajoute Romain Faucher. « Les jeunes sont de moins en moins intéressés par l’argent ; c’est une dimension qui compte mais ce n’est pas primordial. La mobilité, la non hiérarchie, et être maitre de sa propre tâche comptent davantage ».

 

C’est ce que confirme une étude publiée par Mazars en janvier 2019, dans laquelle on apprend qu’un jeune sur deux souhaite travailler selon ses propres méthodes, tandis que 73% de la génération Z attend de l’entreprise qu’elle lui permette d’organiser ses horaires de travail !

Source : Etude Mazars – OpinionWay, « Future of Work : quelles attentes de la Gen Z pour l’entreprise de demain ? » – Janvier 2019

4 –  Les robots peuvent-ils devenir nos collègues ?

 

La transformation digitale des entreprises est bien avancée et l’arrivée des robots et de l’intelligence artificielle est annoncée comme une nouvelle révolution du monde du travail. Nul doute que les robots vont remplacer certaines tâches répétitives comme avant eux les machines de la précédente révolution industrielle. Mais le catastrophisme alimenté par certains oracles médiatisés, n’est pas de mise. Nous travaillons déjà avec des machines et nous les adoptons avec entrain. Les smartphones sont devenus nos amis en moins de 10 ans et nous utilisons des applications pour à peu près tout, trouver notre route, réserver une table ou une chambre, regarder une série, tchater à l’autre bout de la planète, écrire, jouer, apprendre des langues étrangères, etc.. L’adoption des assistants vocaux, des bots, est en cours, et nous faisons ou ferons confiance à leur intelligence artificielle pour nous aider au quotidien. D’ailleurs, ce sont 56% des salariés français qui affirment faire davantage confiance à un robot qu’à leur manager, tandis que 45% seulement pensent qu’un humain est mieux à même de comprendre leurs émotions et qu’un tiers qu’un humain les coache mieux. Curieusement, cette étude mondiale publiée par Oracle cet automne, souligne que la génération Z est la plus inquiète face à l’omniprésence de la technologie dans sa vie et notamment sur les sujets de la vie privée et de la sécurité.

 

Ainsi, il semble dans la logique de notre évolution que nous ayons prochainement pour collègue de bureau un robot, de préférence sympathique et bien élevé. Pourquoi pas ? Nous aurons sans doute beaucoup à apprendre de ces nouveaux collaborateurs. Ils auront une mémoire sans faille, une disponibilité imbattable, et, en principe, resteront d’humeur égale en toute circonstance. Dès aujourd’hui de nombreux systèmes de collaboration sont digitalisés et permettent de vivre une expérience de travail différente, enrichie par l’intelligence artificielle. Nos jeunes collaborateurs sont nés avec le digital, et se sont habitués à converser avec des personnages virtuels, allant ainsi jusqu’à leur faire davantage confiance qu’aux humains.

 

En conclusion, le constat s’établit sur un profond changement des modalités du travailler ensemble, au sein d’organisations plus agiles et plus responsables du bonheur de leurs salariés. Il est clair que l’arrivée massive de générations nées dans un monde digital et même virtuel, bouleverse nos process, nos méthodes, et requiert de nouveaux outils collaboratifs. Car si chacun est à même de travailler tout seul, y compris loin du cœur de l’entreprise, il n’en reste pas moins tributaire des efforts de tous et donc de l’intelligence collective.

 

Sources utilisées :

https://www.nouvelleviepro.fr/actualite/548/la-mobilite-professionnelle-incontournable-pour-64-des-francais

 

https://online.mazars.fr/etude-gen-z

 

https://business.lesechos.fr/directions-numeriques/digital/transformation-digitale/0602026840382-pour-deux-tiers-des-salaries-des-robots-sont-preferables-a-un-manager-332430.php

Rimi Imane

Rimi Imane

Eurowest PS Channel Marketing Specialist at Dassault Systèmes SOLIDWORKS Corp.
Rimi Imane
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