Le recours au Cloud est-il la solution de crise?
« Face à l’épidémie du Covid-19, le gouvernement est en solidarité totale avec les entreprises et leurs salariés, et continuera d’être pleinement mobilisé dans les jours et les semaines à venir. »
C’est avec ces mots que le gouvernement français souhaite rassurer les entreprises qui font face à une crise majeure. Il a mis aussi en place un dispositif de chômage partiel afin de préserver l’emploi.
D’autres phénomènes brutaux ont perturbé et perturberont encore les économies de la planète ; alors comment s’adapter, comment rebondir dans l’après crise, sont des questions qui vont alimenter les réflexions des dirigeants et des entrepreneurs de toute taille pendant de nombreuses semaines.
L’incertitude de l’environnement d’aujourd’hui peut avoir des conséquences à long terme sur les résultats des entreprises et la façon dont les gens travaillent à l’avenir. Impact sur les résultats commerciaux puis financiers, conséquences sur la disponibilité des personnels et des matières premières, tout pousse à une digitalisation des productions et des circuits de vente et d’approvisionnement. Heureusement, notre économie ne repose pas uniquement sur l’événementiel ou le transport aérien (pour lequel les compagnies aériennes ont cumulé jusqu’à 35 milliards de $ de billets non utilisés).
Dans toutes les industries, la continuité d’activité et l’anticipation du retour à la normale, passe par un recours massif aux outils numériques et aux nouvelles technologies. Ainsi par exemple, Bic qui produit à 50% pour le marché français, bénéficie de sites de production très largement robotisés. Ailleurs, c’est le rapprochement entre les plateformes numériques et la distribution classique qui voit son évidence démontrée, comme le très récent partenariat entre Uber et Carrefour, afin d’assurer des livraisons plus fluides partout en France.
Une avancée technologique émerge dans tous les cas : le recours au Cloud. Le Cloud Computing consiste à utiliser des serveurs distants par l’intermédiaire d’un réseau, pour stocker et exploiter des données. Il y a plusieurs niveaux d’utilisation du Cloud, IaaS (cloud d’infrastructures), PaaS (cloud de développement et de data), SaaS (cloud d’applications), mais globalement on peut estimer que le marché mondial pèsera près de 300 milliards de $ en 2020. En une vingtaine d’années, l’essor a été gigantesque, et ce sont déjà près de 32% des applications pour entreprises qui sont délivrées en mode SaaS. L’évolution est très rapide et elle n’est pas achevée à en croire Charles Giancarlo, CEO de Pure Storage, interrogé par le JDNet en juillet 2019 : « Il y a encore dix ans, les applications étaient statiques et cantonnées à du hardware conçu spécifiquement pour elles. Les données, elles, étaient mobiles et évoluaient facilement entre ces différents environnements. Aujourd’hui, c’est l’inverse : les applications sont fluides et peuvent être déployées n’importe où, mais les données, elles, prennent une place toujours plus conséquente, car nous en générons et traitons toujours davantage. »
A lire aussi cette étude de IDC sur la transformation dans le Cloud.
Les GAFAM sont certes très présents sur ce marché florissant et quelques gros acteurs mondiaux y trouvent leur intérêt. Ainsi, Volkswagen annonçait il y a un an qu’il avait choisi Amazon Web Services pour collecter en temps réel les données provenant des 122 usines mondiales du groupe automobile. Parmi les améliorations attendues par Volkswagen : une meilleure analyse des prévisions et des tendances du marché, alors que les outils de machine learning d’AWS aideront à optimiser les équipements présents dans les usines. A terme, AWS devrait permettre à VW de gérer de façon intégrer plus de 30 000 sites et 1 500 fournisseurs et partenaires dans le monde (source : Forbes).
Au-delà de cette fonctionnalité liée au stockage et à l’exploitation des données, le Cloud est désormais devenu agile, facile à déployer, permettant tout à la fois de travailler à distance et de développer la collaboration dans un écosystème. C’est pourquoi Dassault Systèmes a lancé la 3DEXPERIENCE, une plateforme as a business qui propose une expérience unifiée autour de solutions numériques couvrant les besoins des services production à ceux du Marketing, en passant par le commercial. Partant du constat que le parcours d’un utilisateur sera différent selon le type même d’industrie dans lequel il travaille, la plateforme 3DEXPERIENCE est totalement adaptative. Elle inclut des fonctionnalités comme le design, l’ingénierie, la simulation, la production, la gouvernance et la gestion de projets, et bien d’autres applicatifs encore.
Vous pouvez ainsi pleinement connecter vos données de développement de produits au cloud et collaborer avec vos équipes depuis votre domicile… ou n’importe où ailleurs. Avec une simple connexion Internet, vous pouvez étendre votre entreprise à un environnement virtuel où vous pouvez facilement partager des informations, gérer des projets et collaborer dans les communautés.
Alors quels sont les différents bénéfices que le Cloud promet, aux utilisateurs de la plateforme 3DEXPERIENCE en particulier :
- Un accès commun à toutes les applications embarquées via une interface intuitive (exactement à l’image de ce que nous pratiquons via iOS ou Android) respectant le principe sacré : any time, any where, any device.
- Les tableaux de bord sont personnalisés selon les groupes d’utilisateurs, afin d’y rassembler les applicatifs les plus utiles selon les métiers.
- Tout le monde travaille sur les mêmes versions en même temps, évitant ainsi tout conflit de fichier.
- Un accès dynamique aux données pour les clients qui peuvent ainsi interagir plus rapidement sur les fichiers et projets en développement. La prise en compte des attentes client permet d’améliorer les projets avant la phase de production.
- Une utilisation des technologies récentes comme l’impression 3D ou le XDesign (application web CAD).
- Enfin, une connexion permanente et continue aux services de maintenance et d’aide online.
La liste des avantages n’est pas exhaustive ici. Elle laisse entrevoir un profond changement dans les habitudes de travail et de collaboration entre les équipes d’une entreprise et même avec leurs clients. Le Cloud apporte une fiabilité, une continuation des activités en toutes circonstances, et notamment en temps de crise. Si nous avons aujourd’hui sur le marché une offre aussi vaste de solutions Cloud, il est important de remarquer que la multiplication de ces services peut avoir quelques conséquences négatives :
- Le recours à de nombreux applicatifs dispersés peut entrainer une fragmentation de la data, avec le risque d’incohérence induit.
- Un problème de gouvernance et de sécurité face aux conditions variables de chaque application, entrainant un risque de forte complexité dans l’usage.
- Les problèmes liés au transfert de données dans tous les sens, qui ralentissent le réseau en fonction de l’architecture de l’ensemble.
Travailler dans le Cloud est en train de devenir un réflexe pour un grand nombre d’entreprises. Dès lors qu’on évoque le mode collaboratif, et que nous devons le réaliser à distance, il nous parait plus évident encore, qu’une connexion à un serveur distant, est la bonne solution technique. A condition que cette solution offre un niveau de sécurité et de simplicité d’utilisation élevé, il sera possible d’en faire une pratique partagée par tous. Il sera sans aucun doute indispensable de former les équipes à ce nouveau mode de collaboration, et à l’idée que leurs données de travail, leurs projets puissent circuler librement dans l’éco-système.
Le Cloud sera-t-il l’avenir de la production industrielle ? Il serait imprudent de le clamer haut et fort, même si nous pouvons déjà affirmer qu’il sera le garant de la continuité des activités de production face aux différentes menaces ou catastrophes que l’humanité aura à affronter, tôt ou tard.